lundi 28 juillet 2008

D'où sors-tu ?




Tu me demandes parfois qui je suis, comment je suis arrivée là, qu'est-ce que c'est que toute cette histoire d'engrenage...
Si tu le permets, je vais donc te parler un peu de moi. Lorsque je faisais mes études, comme elles duraient et se multipliaient (longues et pluridisiplinaires), il fallait bien que je trouve le moyen de les financer. De la même façon que beaucoup d'étudiants, j'ai fait toute sorte de petits boulots, dont je t'épargnerai la liste, rassure-toi. L'essentiel étant qu'un jour, j'ai commencé à travailler pour des éditeurs. J'étais correctrice-relectrice pour certains, réécriveuse pour d'autres, écrivain-fantôme, etc. Tant et si bien que j'ai fini par avoir l'opportunité de créer et de diriger une collection (que tu as peut-être connu : Hors Piste, chez Odin éditions). Cela m'a permis de concrétiser un projet ancien qui me tenait à coeur : faire découvrir aux lectrices françaises l'espagnole Lola Van Guardia. J'avais démarché beaucoup d'éditeurs, en vain. J'ai donc vu dans la création de cette collection l'opportunité de réaliser enfin ce projet. Après avoir publié la trilogie barcelonaise (L'Inavouable secret de Karina, Piétinez pas le gazon!, Dix petites oies blanches), une écrivaine madrilène très douée, Carlota Echalecu (Les Yeux de Beatriz), entre autres, j'ai choisi de tourner la page Odin…
(J'ouvre une petite parenthèse pour te signaler, si tu ne t'en es pas aperçue, qu'on peut retrouver ces plumes espagnoles, parmi d'autres encore, dans le recueil de nouvelles Pars avec elles paru aux Éditions Dans L'Engrenage.)
Quelques mois plus tard, je dus me rendre à l'évidence: sans projets éditoriaux, je m'ennuyais ferme. Alors naquit l'idée, puis concrètement la maison Dans L'Engrenage, grâce aux encouragements de ma chère et tendre ainsi qu'au soutien de mes parents et de François, le talentueux auteur des couvertures d'Odin à l'époque, et aujourd'hui des nôtres. Restée en contact avec une auteure dont j'avais beaucoup aimé le manuscrit, Lucie Brocard (qui nous a toujours encouragées et qui, je pense et j'espère, sera très prochainement de retour), et un oeil traînant toujours sur ce qui se passe de l'autre côté des Pyrénées, les Éditions Dans L'Engrenage se lancent en 2003 avec un titre gay et un titre lesbien, (Le Saut de grenouille, de Lucie Brocard, numéro 0 du catalogue).
La roue dentée était lancée, j'avais mis le doigt dedans, puis le bras, et tout le reste a suivi. Même toi, amie lectrice. Sois-en remerciée.


Merci François Warzala.

jeudi 24 juillet 2008

Pourquoi des bonbons ?


Une petite précision: ce ne sont pas n'importe quelles sucreries, mais de la réglisse, et surtout des réglisses fourrées, un genre de bonbon qui n'a pas de dénomination très définie en français, une composition de réglisse et de fondant coloré. Pas étonnant, c'est typiquement britannique, les Liquorice All-sorts.
Nous avions envie de montrer l'heureux mélange que constitue Cara et moi entre le noir et les couleurs, le grave et le léger, le crucial et l'accessoire, le fait que ces opposés trouvent là l'expression de leur interdépendance.
Cela ressemble aussi à Pen, qui n'est pas la dernière à aimer le sucré...
Enfin, c'est un clin d'œil à un autre personnage du roman, Jo Butler (tu comprendras en lisant, amie lectrice), qui semble secondaire mais possède une dimension profonde et incontournable.

Allez, tu n'as plus qu'à le dévorer!

(Merci Sayuri.)

Cara et moi -et moi


Lorsque j'ai lu Cara et moi (qui s'appelle Hood en version originale), j'ai connu un grand moment de lecture. J'ai tout de suite eu envie de le partager avec toi, amie lectrice. Chose qui a pris du temps, car je l'ai lu pour la première fois en 2000 ou 2001, il me semble. Comme quoi, j'ai de la suite dans les idées, pour reprendre une expression de ma mère.
C'est un livre écrit avec une grande intelligence, qui se manifeste autant dans le récit pur que dans son agencement, l'ensemble témoignant d'une belle sensualité. Tout a son importance, du chèvrefeuille qui encadre la porte de la maison au vieux coussin jaune sous le hamac, du bruit de la chatière à celui des robinets de la baignoire.
Le sujet universel et on ne peut plus intime permet à l'auteur, Emma Donoghue, un contrepied (ou contrechant, car elle manifeste une grande attention à la dimension sonore) élaboré, tout en restant très attentive à son lecteur, pour qui la lecture est aisée, riche, originale. La semaine la plus importante de la vie de l'héroïne, Pen, se déroule au rythme de ses interrogations, de ses souvenirs (toujours au présent, un moyen de les rendre très vifs, souci capital eu égard au contexte! Alors que le présent est... au passé).
Elle rend aussi de manière magistrale la dimension érotique d'une relation lesbienne à long terme, et ce n'est pas la moindre des qualités de ce roman. Nous sommes trop habituées à avoir les oreilles rebattues de l'excitation de la rencontre, de la nouveauté, de l'établissement des affriolantes prémisses de la relation, et à l'opposé de l'horrible, menaçante, écrasante (à mon humble avis mythique, tel le croquemitaine) LBD (Lesbian Bed Death, un concept né de la réflexion (?) de certaines de nos amies anglosaxonnes -Merci, Pepper Schwartz!- en français Mort du Lit Lesbien, autrement dit raréfaction ou disparition des rapports sexuels dans les vieux couples... J'en entends rire à gorge déployée.)
Et puis j'ai aimé ressentir de plus près ce qu'était l'atmosphère dans la très catholique capitale irlandaise des années 1970 et 1990, avec ses rebelles tête nue (les féministes, les militantes lesbiennes, alternatives...) ou tête dissimulée sous le capuchon du strict manteau des convenances (Penelope qui tisse, rapièce ou rabiboche les étoffes bigarrées qui composent l'amour de sa vie, avec le fil de sa lucidité et de son humour irrésistible). Au son des Variations Goldberg, dans la version de Glenn Gould, 1955 (je te l'ai mise ci-après, si tu veux l'écouter).
Il ne me reste plus qu'à espérer que, quelque part, là où tu es, Cara et moi t'émeuve et te régale autant que moi.





(Merci François pour ces couvertures de rêve!)

vendredi 18 juillet 2008

Impatientes !

Les cartons de livres sont arrivés hier, et je dois avouer que toutes sans exception, nous brûlions d'impatience... même la plus jeune d'entre nous -laquelle, à deux mois et cinq jours, ne sait pourtant pas lire. Mais ça viendra, n'est-ce pas? La preuve:




Les paquets commencent à partir et très bientôt, amie lectrice, tu découvriras la magnifique écrivaine qu'est Emma Donoghue.

mardi 15 juillet 2008

Ça vient !


Le texte fini, la couverture prête, tout est parti chez l'imprimeur. Ouf. Et puis le tourbillon reprend, bon à tirer, relectures... Après un saut à l'imprimerie pour participer au calage de la couverture (pour l'expliquer brièvement, nous sommes là pour demander des réglages de couleur précis au technicien qui manipule l'énorme machine afin que le rendu de l'impression convienne à ce que nous en attendions, sachant que la couverture sera ensuite recouverte d'un vernis sélectif, notre spécificité), le moment arrive où nous allons recevoir les livres. Toujours un moment de stress (est-ce que tout s'est bien passé ? N'a-t-on rien oublié ? Le transport n'a rien abîmé ? Etc. etc.)
En attendant, il reste à te prévenir, amie lectrice, à mettre le site internet à jour, à référencer l'ouvrage chez tes libraires préférés, à préparer les premiers envois.
Tout ça pour dire que tu devrais l'avoir en mains à partir de lundi !