lundi 13 avril 2009

Toulouse, la pluie... et Lola Van Guardia !


Le week-end pascal nous a vues mettre le cap sur la ville rose avec autant de fébrilité que la tienne à l'instant de découvrir ton premier oeuf de Pâques. Car si une folle passion pour le chocolat nous habite, nous aussi, cette impatience-là était celle de retrouver une amie de dix ans avec laquelle nous avons vécu de bien belles choses et que nous voyons trop peu... Lola Van Guardia/Isabel Franc (lire billet du 28/07/08 "D'où sors-tu?), de passage en France.
Il y avait longtemps que nous n'avions bu un verre ensemble, et nous avions bien des choses à nous raconter, la vie, les amies, les livres, les modèles alternatifs... Par un jour gris et froid, serrées entre larmes et rires autour de la chaleur des retrouvailles et d'un peu de vin. Nous avons parlé du passé et beaucoup de l'avenir, car l'expérience commune nous a appris à nous concentrer sur des projets excitants.
Et des projets excitants, il y en a plein les têtes, tu peux me croire, amie lectrice.


Merci Isabel Franc.

samedi 4 avril 2009

Merci


À toutes celles qui m'ont témoigné leur soutien récemment, en profitant de nos échanges autour de la sortie de Hancock Park, et m'ont demandé de mes nouvelles après le décès de ma mère*: être entourée par mes proches comme par vous m'aide considérablement à traverser cette épreuve le mieux possible. À vous toutes, amies lectrices, merci.
Je pense à vous et vous prépare un livre plein d'amour avec une fin très heureuse!
Céline

*billet du 11/01/09.

Merci **ChAtNoIr**

Impressions


Si l'éditeur - et en l'occurrence, l'éditrice - se charge de toute la préparation d'un livre pour la publication (lire, corriger, retoucher et retravailler avec l'auteur, assurer la mise en page, l'élaboration de la couverture...), et veille ensuite à sa diffusion, il faut entre l'avant et l'après l'intervention d'un tiers : l'imprimeur. Celui-ci peut se vanter de mettre la dernière touche à l'existence concrète de l'ouvrage. C'est pourquoi il est important, amie lectrice, de bien le choisir et d'établir un dialogue fructueux avec lui.
Nous avons la chance d'être établies non loin (3 bonnes heures de route) de l'un des spécialistes français de l'impression de livres. De sorte qu'à la veille de chaque publication, nous organisons une journée dédiée à l'imprimerie.
Mon goût prononcé pour les machines et la mécanique n'aura pas échappé à ta perspicacité, amie lectrice: autant dire que cette journée est une fête. Après un périple à travers le grand sud-ouest, nous entrons enfin dans le saint des saints, toujours accompagnées de notre chef de fabrication préféré, qui depuis bientôt six ans que nous lui sommes fidèles en connaît un rayon sur la littérature lesbienne internationale: le hangar recevant des machines si grandes que leurs conducteurs tout de bleu vêtus, tels des techno-touaregs, courent d'un bout à l'autre, montent sur leurs différentes zones de pilotage d'un saut, redescendent, repartent, rechargent la couleur à grands seaux qu'ils étalent avec des spatules semblables à celles des pâtissiers.


Nous avons eu lors de notre dernière visite, pour le "calage" de la couverture de Hancock Park, le plaisir de voir à l'oeuvre l'une des plus grosses du parc de notre imprimeur.Les photos qui illustrent ce billet en témoignent. Ces machines portent des noms et des marques qui fleurent bon les Alpes suisses, le grand air et la puissance. Oui, oui. Heidelberg.
Toujours tendues au moment de voir le résultat de ce que nous concevons sur des ordinateurs (l'image rendra-t-elle bien, son éclat sera-t-il restitué, n'avons-nous pas commis une erreur en prenant tel parti plutôt que tel autre, a-t-on fait les bons choix...?), en particulier cette fois où nous allions découvrir l'habillage d'une nouvelle collection, nous scrutons les premières feuilles de carton que la machine crache en rafales. D'abord les encres sont brouillées, sales, mêlées. Il faut avoir la patience d'attendre que les couleurs (les couleurs primaires) se règlent et se fixent conformément aux dosages et aux tons exigés. Enfin, cela commence à prendre forme et je respire. Ça va aller. Ça se présente bien. C'est magnifique.

Nous entrons alors dans une phase de discussion autour des ordinateurs et d'essais avec le conducteur de la presse et le chef: si on poussait le bleu? Pourquoi ne pas baisser les rouges? À combien sont les valeurs de telle couleur? Ne risque-t-on pas d'écraser l'image? Si l'on met l'ombre en valeur, le contraste ne desservira-t-il pas les jaunes? Bref, on règle chaque couleur, on teste en imprimant, jusqu'à obtenir le résultat qui nous paraît le plus beau et le plus conforme au projet esthétique de notre designer.


Le fracas des pistons couvre nos voix, les odeurs de graisse, de couleurs, de fixateurs emplissent l'atmosphère. C'est bon.
L'impression est lancée, les feuilles jaillissent avec une régularité musicale jusqu'à constituer un tas de près d'un mètre de haut.















Nous retraversons en sens inverse les zones de stock de papiers, d'impression, de coupe, d'assemblage, de brochage, de couture, de séchage, d'emballage… échangeant des sourires silencieux avec les différents intervenants de chaque étape, toujours accueillants pour le visiteur curieux, heureux d'échanger autour d'un métier toujours en évolution, à la pointe de la technologie et pourtant vieux de près de six siècles.


2, 3, 4, 5 © DLE. 1-Merci à thequickbrownfoxjumpsover...